Un serviteur infatigable s'en est allé
Jeudi 29 juillet 2004 au petit matin, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Me Moussa Sarr s'est endormi dans la nuit.
Le choc est si violent que le monde est abattu, sa famille, ses confrères et ses amis. Tout le monde pleure ce serviteur infatigable et passionné.
Oui Moussa, tu es parti laissant orphelin ta famille, ton épouse abasourdie, terrassée par une peine indicible, tes enfants qui ne comprennent rien à ce qui leur arrive.
Tu es parti, laissant dans le désarroi ta profession pour laquelle tu t'es tant donné.
Pionner dans l'œuvre de création de l'Ordre national des huissiers de justice, tu t'es donné tout entier à bâtir le crédit et le rayonnement qu'il connaît aujourd'hui.
Rassembler sans pareil, tu as contribué grandement à la rédaction et à l'adoption des textes régissant notre profession.
Les bases ainsi jetées pour faire de cette profession une référence, tu t'es ensuite employé à l'émergence d'une nouvelle promotion d'huissiers de justice par l'organisation du concours d'admission à cette profession en juin 2003.
Tu t'es ensuite employé à sa formation en organisant et animant des séminaires à son intention de concert avec les autres membres du Conseil de l'ordre.
Et, ultime sacrifice, alors que la maladie te gagnait, mais voulant parachever ton œuvre, tu as voulu, le samedi 24 juillet 2004, notifier leur décret de nomination à ces nouveaux huissier que tu as eu à cœur de façonner et instruire de ton expertise avérée et si gracieusement partagée.
Oui, cher maître, ta profession te rend hommage ;
Hommage à un confrère, un ami, un serviteur toujours disponible pour ses confrères et semblables.
De Conakry à Porto Novo en passant par Dakar, tout le monde pleure ce formateur compétent, humble et toujours prompt à se donner, à tout donner.
L'ONHJS te pleure tout comme l'UIHJ, l'Ersuma et le Centre de formation judiciaire de Dakar.
Les salles de conférence résonneront toujours de ta voix passionnée, distillant avec sobriété ton expertise avérée de juriste et d'huissier spécialisé de la procédure.
Mais aussi, les organisations des droits de l'Homme, particulièrement la Rencontre africaine des droits de l'Homme (Radho) dont tu as été membre fondateur et toujours actif.
Ta famille pleure cet enfant débordant d'énergie et de générosité, socle de son unité.
Les anonymes nous chantent tes bienfaits.
Tes amis pleurent un conseiller avisé et sincère.
Oui, Moussa, ton départ prématuré nous a abasourdi.
Et pourtant, le devoir de mémoire et de perpétuer ton œuvre nous oblige à ne point nous laisser abattre.
Et c'est debout, comme un seul homme, que nous nous engageons à te faire survivre, dans nos cœurs et dans nos actions quotidiennes.
Merci, vaillant et généreux serviteur.
Va en paix, à la rencontre du Dieu d'Amour qui t'ouvre déjà grandement les bras, saluant le retour du digne et loyal serviteur.
WA GOR MOUSSA
Yacine Sene,
vice-présidente de l'UIHJ,
président de l'Ordre national des huissiers de justice du Sénégal
Une étoile montante s'est éteinte dans l'espace Ohada
Moussa Sarr, huissier de justice, vice-président de l'Ordre national des huissiers de justice du Sénégal et conférencier de l'Ufohja nous a quitté le 28 juillet 2004 à Dakar (Sénégal).
Assurément, les huissiers de justice africains, et particulièrement ceux de l'Afrique centrale et occidentale, viennent de perdre en la personne de Moussa Sarr un homme de grande valeur en qui tous, nous fondions de grands espoirs pour l'avenir de la formation dans notre continent.
Homme discret, toujours disponible mais ô combien efficace, notre confrère s'est très vitre fait remarquer au premier séminaire organisé par l'UIHJ en terre africaine à Dakar, puis à l'occasion de ceux qui ont suivi, dans les pays membres de zone Ohada.
Me Yacine Sene, vice-présidente de l'UIHJ, a guidé ses premiers pas dans les grandes rencontres de l'UIHJ et, en homme intelligent, il s'est rapidement adapté à la fonction de délégué du Sénégal, de sorte qu'en moins d'une année, sa silhouette était devenue familière à tous.
« L'ange gardien », c'est le surnom qu'affectueusement nous lui avions donné comme il est de coutume en Afrique ; ceci, en raison de ses nombreuses qualités et particulièrement sa loyauté et sa fidélité à Yacine Sene.
Que dire de sa passion pour la formation des huissiers de justice ?
C'était tout simplement remarquable tellement il y était attaché.
C'est donc sans surprise que le président Jacques Isnard a fait de lui la pièce essentielle du Comité scientifique chargé de la mise en œuvre de divers projets de création d'actes uniformes de l'Ohada. Et dire que c'était en mai dernier, il y a seulement trois mois.
Hélas, la maladie qu'il combattait seul avec courage et avec la discrétion qui l'a caractérisé durant son bref passage parmi nous, a finalement eu raison de lui.
Comme le loup tel que décrit par le poète, il est tombé l'arme à la main après avoir combattu dignement sans crier ni gémir.
L'ange gardien n'est plus.
Oui, assurément, une étoile s'est éteinte.
Son souvenir demeurera
Honoré Aggrey,
secrétaire permanent de l'UIHJ pour l'Afrique,
zone centrale et occidentale
Le bureau de l'UIHJ et l'ensemble de la profession à travers le monde s'associent à la douleur et à la tristesse des membres de sa famille.