C'est la première fois que l'UIHJ se rend au Cameroun, a indiqué Jacques Isnard, président de l'UIHJ. Le Cameroun adhère à l'UIHJ depuis 1982. Cette visite officielle est très importante pour nous. Elle n'a été rendue possible que grâce au travail acharné et à la volonté indéfectible de Polycarpe Diméné Yomba président de la CNHJC, et de son équipe. Me Diméné a constaté que la venue de l'UIHJ constituait un pas décisif pour la profession au Cameroun. « Ce séminaire a créé une mobilisation sans précédent des confrères », a-t-il ajouté. « Plus des deux tiers d'entre nous sont présents. Cette manifestation a déclenché une prise de conscience collective. Nous avons réalisé l'importance des enjeux internationaux. Nous allons faire évoluer la profession au Cameroun pour la faire rentrer pleinement dans le 3e millénaire ».
La délégation de l'UIHJ, menée par son président, Jacques Isnard, et constituée de Mathieu Chardon, membre du Comité, et de Rose-Marie Bruno, conférencier à l'ENP, a reçu un accueil extrêmement chaleureux. Au cours d'une visite officielle à la Chancellerie, la délégation a rencontré M. Georges Ngwanmessia, secrétaire général du ministère de la Justice, au nom du ministre de la Justice, empêché, entouré de M. Kouam Tekam, directeur des Affaires non répressives et du sceau, M. Oumarou Bamanga, directeur de l'Administration générale, M. Tengen Pius Werengoh, directeur des Professions judiciaires et de M. Emile Nsoga, directeur des Affaires pénales et des grâces.
Au cours des échanges, le président Isnard a salué le travail accompli par les confrères camerounais et leur président, Polycarpe Diméné Yomba. Jacques Isnard a rappelé l'importance pour l'UIHJ de la formation. « Le monde des juristes doit prendre sa place et il faut apporter un équilibre face au monde des affaires » a-t-il souligné. « C'est avec cette ambition que nous travaillons dans le domaine international. »
La délégation a également été reçue par M. Idrissa Kéré, directeur des affaires juridiques et des relations avec les institutions de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada). Depuis longtemps, l'UIHJ a noué des liens étroits avec l'Ohada et soutient pleinement l'œuvre d'harmonisation de cette organisation. « Nous sommes également à vos côtés. Nous suivons de près vos travaux et saluons votre courage et votre détermination » a répondu M. Kéré.
Le séminaire, ouvert par M. Kouam Tekam, directeur des Affaires non répressives et du sceau, a réuni plus de 250 participants dans la prestigieuse salle du Palais des congrès de Yaoundé, située sur l'une des sept collines dominant la ville. La grande majorité d'huissiers de justice du Cameroun, mais également du Bénin, du Congo et du Tchad, présente dans la salle a côtoyé magistrats, autorités du monde judiciaire, capitaines de gendarmerie ou commissaires de police, représentants des banques et associations humanitaires.
Au cours des deux journées qui ont suivi, dans la chaleur croissante marquant la fin de la saison des pluies, les thèmes se sont succédés, largement alimentés par les nombreuses interventions et les questions de la salle. Les actes uniformes du traité Ohada étaient récurrents dans les cinq thèmes principaux qui ont été abordés : La saisie attribution (par le professeur Paul Gérard Pougoué, professeur agrégé de l'Université de Yaoundé II et de l'Université de Bordeaux , et Mathieu Chardon), la saisie conservatoire de créances (Mathieu Chardon et Ebeneze Maah, huissier de justice à Yaoundé), l'injonction de payer (Rose-Marie Bruno et Claudine Mougni, représentante Ufohja, huissier de justice à Cotonou -Bénin), la valeur juridique des actes de l'huissier de justice (Mathieu Chardon et Pierre-Marie Tchuenkam, ancien président de la CNHJC, le concours de la force publique (Jacques Isnard), et la déontologie - discipline (Rose-Marie Bruno et Auffret Louzingou, ancien président de la Chambre nationale des huissiers de justice du Congo-Brazzaville).
A l'issue de ce riche séminaire dont chacun s'accorde à reconnaître la parfaite organisation, les participants se sont retrouvés pour une dernière soirée, agrémentée d'un inoubliable défilé à la mode particulièrement africaine, au son envoûtant des balafons.
Retrouvez le compte-rendu des ateliers et des rencontres qui sera publié dans le prochain numéro de UIHJ Magazine (à paraître en mai 2005).