Un 15e anniversaire pour l'UIHJ
Cette année, l'UIHJ célèbre son 15e anniversaire en tant que membre ONG au sein du Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies avec statut consultatif. Le statut consultatif des ONG fournit un accès non seulement à l'ECOSOC, mais aussi à ses nombreux organes subsidiaires, aux différents mécanismes des droits humains des Nations Unies, ainsi qu'à des événements spéciaux organisés par le président de l'Assemblée générale.
Un des sujets sur l'agenda de cette année à l'ONU était "La promotion générale de la justice et du droit international". Cette question est d'une importance capitale pour l'UIHJ et ses pays membres. Sous l'impulsion de son président, Leo Netten, l'UIHJ a débuté un projet pour faire entériner par l'ONU une «Semaine internationale des professions judiciaires». Lors de la mission à New-York, les représentants de l'UIHJ ont rencontré plusieurs personnes afin d'apprendre les procédures et les processus de présentation qui doivent être suivis afin d'éventuellement pouvoir faire adopter une résolution à cette fin. Cette dernière se doit habituellement être votée par les 193 pays membres pendant une Assemblée générale. Cette résolution devra présenter les divers aspects des principaux acteurs du monde juridique non seulement de notre profession d'huissier de justice, mais également de ceux d'autres professions ayant pour objet de garantir les droits judiciaires des citoyens du monde et particulièrement les juges, avocats, notaires et greffiers. Une présentation de position de l'UIHJ sur ce sujet est préparée par le bureau de l'UIHJ et sera postée sur le site de l'UIHJ à l'attention de ceux qui seraient intéressées par cette question.
Quelques précisions sur le statut de l'UIHJ au sein de l'ONU
L'ECOSOC a été établi en vertu de la Charte des Nations Unies en tant qu'organe principal pour coordonner les travaux économiques, sociaux et liés aux quatorze agences Onusiennes spécialisées, aux commissions techniques et aussi aux cinq commissions régionales. Le Conseil reçoit également des rapports de onze fonds et programmes onusiens. Le Conseil économique et social (ECOSOC) sert de forum central pour discuter de questions économiques internationales et sociales, et, de formuler des recommandations adressées aux États Membres et au système des Nations Unies. Il est chargé de:
- promouvoir des normes élevées de la vie, le plein emploi et le progrès économique et social;
- identifier des solutions aux problèmes économiques, sociaux et de santé;
- faciliter la coopération internationale culturelle et éducative, et d'encourager le respect universel des droits de l'homme et des libertés fondamentales;
Il a le pouvoir de faire ou provoquer des études et des rapports sur ces questions. Il a également le pouvoir d'aider les préparatifs et l'organisation de grandes conférences internationales dans les domaines économique et social connexes et de faciliter un suivi coordonné de ces conférences. Avec son large mandat la compétence du Conseil s'étend à plus de 70% des ressources humaines et financières de l'ensemble du système des Nations-Unies.
L'Assemblée générale est l'organe principal des Nations Unies. L'Assemblée est aussi habilitée à faire des recommandations non contraignantes aux États sur les questions internationales. Les décisions sur les questions importantes, telles que celles sur la paix et la sécurité, l'admission de nouveaux membres et les questions budgétaires, sont entendus devant l'Assemblée. Elle joue également un rôle important dans le processus de normalisation et la codification du droit international. L'Assemblée se réunit en sessions ordinaires de septembre à décembre de chaque année.
Ses principaux dirigeants sont Ban Ki-moon, secrétaire général et Nassir Abdulaziz Al-Nasser, président de l'Assemblée annuelle.
Ban Ki-moon (République de Corée) est le huitième secrétaire général des Nations-Unies. Il a à son actif trente-sept années de service à la fois au sein d'un gouvernement et sur la scène mondiale. Il en est le secrétaire général depuis cinq ans.
Nassir Abdulaziz Al-Nasser a été élu le 22 Juin 2011 président de la soixante-sixième session de l'Assemblée générale des Nations-Unies. Ce dernier a contribué à faire avancer l'agenda de paix et de sécurité, le développement durable et la coopération sur une carrière de près de quatre décennies. Durant les 13 dernières années, de 1998 à 2011, M. Al-Nasser a été ambassadeur et représentant permanent du Qatar auprès de l'Organisation des Nations-Unies. Lors d'une conférence de presse, il a notamment souligné que son thème principal serait «la médiation, c'est une question très opportune», a-t-il dit. Il ajoutait: "Le monde traverse une période difficile. La diplomatie est nécessaire aujourd'hui. Elle est très importante.» «Les sables sont mouvants. Nous avons devant nous une occasion unique de façonner le changement et s'assurer que notre prochain chapitre sera plus sûr pour les plus vulnérables, plus prospère pour ceux qui en ont besoin et plus respectueux de la planète Terre", a déclaré M. Al-Nasser s'adressant aux Etats membres présents lors de la séance d'ouverture de cette 66e Assemblée générale des Nations Unies.
Le Président Al-Nasser a déclaré que les générations futures tiendraient les États membres responsables de la façon dont ils réagissent aux événements mondiaux, et que les États membres aujourd'hui ont eu l'occasion de travailler ensemble pour produire des résultats. Il leur a demandé de prouver qu'ils avaient appris des leçons du passé, et que lorsqu'ils sont confrontés à ceux qui ont choisi la force et la brutalité, il leur faut choisir: «la paix, les droits humains et la démocratie».
La médiation dans la résolution des conflits
M. Al-Nasser a défini les quatre domaines principaux de l'agenda de l'Assemblée pour la session annuelle.
La première priorité identifiée par le nouveau président de l'Assemblée générale est la résolution pacifique des conflits. Selon lui, l'histoire a montré que la résolution par négociation donne les résolutions les plus solides et durables. M. Al-Nasser a choisi de proposer le thème du « rôle de la médiation dans la résolution de conflits » pour le débat général de cette année.
Sa seconde priorité est «la réforme et la revitalisation des Nations-Unies». L'ONU est construite sur des bases solides, mais les institutions ont été conçues dans un monde sortant de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, le monde est plus interdépendant, complexe et change plus rapidement. Les changements sont essentiels au cycle de vie et après six décennies l'ONU a besoin d'être réformée, a-t-il estimé.
Sa troisième priorité est d'améliorer «la prévention et la réponse aux catastrophes». Le monde a subi récemment un nombre sans précédent de catastrophes naturelles et créées par l'homme. Les températures augmentent, les plaques tectoniques sont en mouvement, et les sécheresses sont plus fréquentes. Les populations deviennent plus vulnérables à l'insécurité alimentaire et aux crises de santé et d'éducation. Pour répondre à ces problèmes, la coopération entre les différents acteurs doit être améliorée. Il faut investir dans la préparation et réduire les vulnérabilités face aux dangers naturels, a jugé le nouveau président de l'Assemblée générale.
Finalement, sa dernière priorité est « le développement durable et la prospérité mondiale». Les travaux de préparations sont en cours pour la Conférence des Nations-Unies sur le développement « Rio+20 ». Cette conférence qui aura lieu en juin 2012 sera l'occasion pour la communauté internationale de s'engager sur le développement durable, l'éradication de la pauvreté et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
Dans le cadre de la « Médiation pacifique des règlements des différends », cela est aussi un aspect également d'importance pour l'UIHJ. S'agissant toutefois de l'aspect purement pécuniaire des conflits et des différents entrent les justiciables et non des conflits dits «politiques», cela est donc un sujet non moins négligeable peu souvent discuté pour trouver des solutions à ces litiges pourtant de plus en plus nombreux et percutants pour l'ensemble des justiciables dans le monde. Cela est d'autant plus vrai notamment eu égard à la crise économique actuelle, la plus grave depuis la grande dépression. Ce domaine du droit et des résolutions «amiables» des dettes qui peut-être méconnu dans certains pays est l'un des domaines d'expertise de l'UIHJ. Il vise et cible précisément les ententes possibles pouvant intervenir sous l'autorité des huissiers de justice avant voire même après les jugements rendus annuellement par les tribunaux civils et auxquels les citoyens à l'intérieur des démocraties se doivent d'y faire face quotidiennement. Relativement à cette crise mondiale, le président Al-Nasser précisait notamment qu'elle «menace les efforts globaux pour promouvoir la croissance et la prospérité».
Un point culminant et sombre de la cérémonie d'ouverture a été la commémoration de l'Assemblée du cinquantième anniversaire de la mort du pionnier et ancien secrétaire-général des Nations-Unies Dag Hammarskjöld. Après un moment de silence, l'actuel secrétaire-général Ban Ki-Moon précisait que Dag Hammarskjöld était celui qui avait présidé aux destinées des Nations -Unies il y a cinquante ans et ce, dans un contexte très tumultueux de décolonisation et de fortes divisions.
Dans un discours séparé, M. Al-Nasser a également rendu hommage à Dag Hammarskjöld en tant que pionnier de la diplomatie préventive.
« M. Hammarskjöld eu un rôle primordial dans le façonnement des méthodes opérationnelles des Nations Unies. Il était la force motrice pour l'établissement de la première force d'urgence des Nations-Unies dédiée à sécuriser et superviser la cessation des hostilités dans la région du canal de Suez, une approche qui est désormais au cœur de nos activités de maintien de la paix » a dit M. Al-Nasser.
Ban Ki-moon, quant à lui, s'est engagé à poursuivre son travail, guidé par sa sagesse. Du temps de l'opération de Suez, M. Hammarskjöld fût l'architecte de la paix comme elle est connue aujourd'hui. M. Hammarskjöld était convaincu que l'Organisation des Nations-Unies existait, non pas uniquement pour les grandes puissances du monde, mais aussi pour les pays les plus faibles. Cela est encore plus vrai aujourd'hui, a déclaré le secrétaire général de l'ONU. En terminant, il s'exprima ainsi : «Dag Hammarskjöld n'a jamais cessé de grimper. Il n'a jamais renoncé. Ses idéaux ont été intransigeants, ses réalisations étaient magnifiques et son héritage nous domine aujourd'hui ».