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Dernière mise à jour : 
03/12/2019
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L’allée des huissiers : le président Aribaut se rappelle

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A l’occasion de la commémoration du vingt-cinquième anniversaire de l’inauguration de « l’Allée des Huissiers » à Montréal, notre confrère André Mathieu, ancien membre du bureau de l’UIHJ, nous fait profiter de son article détaillé sur cet événement et les nombreux souvenirs historiques qu’il suscite.

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Francis Aribaut, ancien président de l’UIHJ, pendant son discours
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Je me souviens

Si la devise du Québec est : «Je me souviens», on peut affirmer que, comme tout Québécois, Francis Aribaut, ancien président de l'UIHJ, l'a aussi rappelé et adopté. Il y a maintenant vingt-cinq ans, le monde des huissiers de justice s'était donné rendez-vous à Montréal pour y tenir pour la première fois en terre américaine un congrès d'importance sous l'égide de l'UIHJ. C'est donc à l'invitation de la Chambre des huissiers de justice du Québec, à l'occasion du congrès des huissiers de justice québécois, en mai 2010, que Francis Aribaut, accompagné de son épouse Mercedes, revint à Montréal pour commémorer cet historique congrès de 1985. A cette occasion, une nouvelle artère de Montréal dédiée aux huissiers de justice y avait été inaugurée par ce dernier au Palais de justice de Montréal, en souvenir des anciens huissiers coloniaux de la Nouvelle-France. Pour mener à terme cet immense chantier de 1985, le président Aribaut avait su mettre sur pieds une formidable équipe « Franco-Euro-Québécoise » qui fît de ce XIIe congrès l'un des plus réussis dans les annales de l'UIHJ.

Dans son allocution lors de cette commémoration, et en mémoire aux anciens encore parmi nous et qui «se souviennent», Francis Aribaut mentionna notamment les confrères Gielen, Lartigues, Vanderveken, Paquette et Linteau, aujourd'hui disparus. Il remercia également Louis-Raymond Maranda, président de la Chambre des huissiers de justice du Québec, d'avoir donné suite à leur rencontre de Glasgow, pendant le conseil permanent de l'UIHJ - et nonobstant un court délai - pour commémorer cet historique événement pendant le congrès annuel. Par la suite, il évoqua la présence de l'ancien président Coulombe et du confrère Ronald Dubé, alors présents. Un hommage particulier fût fait à son confrère André Mathieu à titre de «Père de l'Allée des huissiers» ainsi qu'à son inséparable confrère Gilles Boisvert qui finalisèrent la réussite de ce projet avec les membres de l'équipe du maire de Montréal, M. Drapeau, et les autres autorités de l'époque. Il rappela alors comment l'idée de notre confrère germa en lui à l'occasion d'un de ses nombreux déplacements en France, précisément à Neuilly-Sur-Seine. Il précisa que c'est dans cette ville voisine de Paris, et en route pour un stage, que notre confrère Mathieu y découvrit une voie portant le nom étymologique de «Rue des Huissiers». Ultérieurement et toujours avide d'en connaître la source, il apprit finalement que cette rue de Neuilly existait en lʼhonneur de lʼétablissement des maisons des «maîtres menuisiers et charpentiers» qui autrefois y fabriquaient particulièrement des boiseries et portes. Il ne s'agissait donc aucunement des huissiers dits «de justice» conférant de facto à Montréal le seul lieu public au monde dédié directement à la profession. Le président Aribaut rappela également que le seul autre endroit au monde en lien avec l'huissier de justice était celui d'Auxerre, en France, où existe la statue de Guillaume Roussel, huissier du Présidial d'Auxerre, ayant exercé en 1780 au dit bailliage Auxerrois, aujourd'hui plus connu sous le nom de «Cadet Rousselle».

Une double anecdote

Le président Aribaut ne manqua point d'y souligner un fait particulier survenu le 16 juillet 1985. Lors de cette grande fête sur l'inauguration de cette Allée en rappel à l'histoire française du Québec et du Canada, en ajout à la compagnie franche de la Marine, le confrère Mathieu y invita aussi la tribu des Abénakis comme l'un des multiples peuples particulièrement amis des français. Lors de l'adoubement par le Grand-chef sur la Place d'Armes de maître Aribaut comme chef honoraire de la tribu Abénakise, il dû procéder à fumer le calumet de paix et de danser la «danse de la pluie» avec une jeune indienne portant le nom de: «Oiseau Bleu». C'est précisément à ce moment de la danse, et par un soleil pourtant radieux, qu'il se mit soudainement à pleuvoir, ce durant toute la durée de cette danse, jusqu'à la criée royale sur le parvis de Notre-Dame de Montréal. Un moment plus que mémorable !

Qui plus est, il souligna également à ses collègues présents qu'il avait été très heureux, deux jours avant cette commémoration, de revoir en présence de son épouse et de son confrère Mathieu cette jeune Indienne répondant du jolie nom de Oiseau Bleu qui œuvre actuellement au musée du peuple des Abénakis, situé en territoire Abénaki, à Odanak, au Québec. Prévoyant une journée pluvieuse selon les prévisions météorologiques sur ce jour de commémoration, Oiseau Bleu lui précisa qu'elle allait faire une prière aux cieux pour une journée radieuse, ce qui fût le cas, au grand étonnement de tous en ce jour commémoratif !

En terminant, le président Aribaut salua l'ancien ministre de tutelle, Daniel Jacoby, actuellement en convalescence, et avec lequel il eut l'occasion de converser par téléphone. Il y mentionna également les noms de ses confrères, le président de la Chambre nationale des huissiers de justice de France, Jean-Daniel Lachkar, et Patrick Sannino, son trésorier, tous deux empêchés. Il remercia finalement sa consœur, Françoise Andrieux, de sa présence en sa double qualité de secrétaire général de l'UIHJ et de représentante par intérim de la Chambre Nationale des huissiers de justice de France. Certes, l'Allée des huissiers fût un grand événement de ce XIIe congrès mais il serait inopportun de passer sous silence tous les autres collaborateurs présents ou absents qui œuvrèrent au succès de ce chantier avec énergie et beaucoup d'amour ! Ceux qui demeurent aujourd'hui, MM. Boisvert, Bourdages, Briers, Christin, Coulombe, Decoste, Delattre, Dubé, Mathieu, Néri, Soulard et Sénéchal, pour ne nommer qu'eux, ont tous été des personnages clés qui marquèrent de leurs griffes ce bel et extraordinaire événement de leur courte histoire !

Mais, il importe de souligner que l'une des particularités des plus remarquables fût sans ambages celle qui allait servir la communauté des justiciables du Québec et le quotidien des huissiers de justice québécois par l'introduction de «l'acte de constat» qui en fût l'un des thèmes principaux ! Cet acte, qui permet aux populations, aux juristes et aux magistrats, de se servir de cette plus-value par son établissement par ministère d'huissier de justice, allait devenir l'un des nouveaux champs d'activités pouvant intéresser les huissiers de justice. L'huissier de justice du Québec sut donc désormais à très court terme conserver les éléments pouvant amener un tribunal à conclure à partir d'une situation dont les détails des faits y sont spécifiés, alors qu'ils peuvent être amenés à disparaître dans le temps. Pour ainsi dire, l'huissier de justice en fige les particularités, telle une véritable photographie juridique ainsi mise en exergue pour le bénéfice de la justice. Par ce temps fort de leur histoire, Francis Aribaut et son équipe donnèrent ces lettres de noblesse aux huissiers de justice québécois qui héritèrent de ce bagage intellectuel de leurs homologues et qui leur en inculquèrent les principes lors de ces assises ainsi que des cours ultérieurs qui leurs furent donnés notamment par l'Ecole nationale de procédure de Paris (ENP).

Nul doute que M. Aribaut remarqua que son allée qu'il avait inaugurée en 1985 avait changé. En effet, c'est en 2002 et 2003 qu'elle se fît une beauté, très certainement en prévision de sa venue, elle qui l'attendait si patiemment depuis toutes ces années ! Autrefois carrossable, elle était connue sous le nom de «Côte Saint-Gabriel». Les huissiers de justice montréalais l'employaient quotidiennement pour aller déposer ou retirer les diverses procédures pertinentes à leurs fonctions. Maintenant devenue une aire de repos disponible aux employés et usagers du palais de justice, l'Allée s'impose ainsi fièrement comme se voulant être un trait d'union entre le monde moderne et le vieux Montréal d'antan. Ainsi couronnée en novembre 2003 par le dévoilement de l'œuvre «Signatures», elle constitue un lien étroit avec son histoire que conservera pour toujours cette mémoire des signatures des huissiers de la Nouvelle-France, dont Jean de Saint-Père, le premier huissier de Ville-Marie et du Canada (1648-1651), Michel Le Pailleur (1703-1730) et de Jean Baptiste Decoste (1731-1759). S'inspirant du volume «Les Huissiers de Justice » des auteurs Dymant & Mathieu, l'artiste a ainsi parcouru, à l'instar de notre confrère québécois, d'imposants registres à la couverture brune conservés aux Archives nationales du Québec et contenant les actes des huissiers coloniaux répertoriés depuis l'établissement de la «Nouvelle-France», sur les rives du Saint-Laurent, et de la création de ce premier tribunal royal de Ville-Marie (Montréal), en janvier 1648 - il y a donc maintenant plus de 362 ans. D'un aspect purement juridique, elle est donc une artère unique au monde ! Comme le rappelait l'artiste Brière, l'ensemble est composé «de trois éléments empruntant au livre ouvert une disposition volumétrique triangulaire. Des pans d'acier se dressent à la verticale cadrant les pages de marbre blanc ».

Francis Aribaut, Chevalier de la Justice

Un troisième événement était également célébré, celui du 15e anniversaire cette année de l'institutionnalisation de la Chambre des huissiers de justice du Québec.

En terminant cet historique événement et avant de prendre une photo souvenir en présence des anciens alors présents, Louis-Raymond Maranda, remit au président Aribaut une plaquette souvenir de cette commémoration en l'élevant au grade de Chevalier de la justice, une coutume québécoise. Cette plaquette, décernée par la Chambre des huissiers de justice du Québec, fait notamment mention de ce qui suit:

«En mémoire de l'inauguration de l'Allée des Huissiers située au Palais de justice de Montréal sous la présidence de Me Francis Aribaut de l'Union Internationale des Huissiers de justice et Officiers judiciaires le 16 juillet 1985, la Chambre des huissiers de justice du Québec est fière d'élever au grade de Chevalier de la Justice le confrère Me Francis Aribaut, huissier de justice, ancien président de l'Union Internationale des Huissiers de justice et Officiers judiciaires pour son dévouement exemplaire à l'élévation de la profession d'huissier de justice dans le monde».

Le président Aribaut se déclara très ému et honoré de la recevoir et donna à nouveau à ses consœurs et à ses confrères présents un second rendez-vous pour le cinquantième anniversaire !
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Pendant la commémoration, de g. à D. : les huissiers de justice André Mathieu, Ronald Dubé, Francis Aribaut et Alain Coulombe se rappellent
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Début de la danse de la pluie
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Visite du couple Aribaut au musée des Abénakis à Odanak en Mai 2010. De gauche à droite: Mercedes Aribaut, Oiseau Bleu (Johanne Lachapelle), Francis Aribaut et Michelle Bélanger, directrice du Musée d'Odanak
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Plaque murale externe lors de l'inauguration de l'Allée des huissiers - 16 juillet 1985. Palais de justice de Montréal
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Francis Aribaut adoubé à titre de chef honoraire par le grand chef du conseil de bande de la tribu Abénakise le 16 juillet 1985 - Place d'Armes, Montréal
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La compagnie Franche de la Marine telle qu'elle existait à l'époque de la Nouvelle-France. Elle procéda à l'inauguration de l'Allée des huissiers le 16 juillet 1985 avec la tribu des Abénakis
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Le curé et le vicaire de l'église Notre-Dame de Montréal en préparation à la bénédiction de l'Allée des huissiers. Ronald Dubé, Francis Aribaut, et Victorien Bourdages personnifiant le sieur François de la Bernade dit de La Prairie, huissier royal de sa majesté sous Louis XIV. À l'extrême droite, Feu Jean Bollet, ancien président de l’UIHJ
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Une partie de la tribu Abénakise en compagnie de sa directrice Nicole O'bomsawin et les huissiers de justice Boisvert, Dubé et Mathieu lors des danses indiennes sur la Place d'Armes à Montréal le 16 juillet 1985
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André Mathieu fumant le calumet de paix en l'honneur du nouveau chef honoraire Francis Aribaut et sous la surveillance amusée du grand chef Abénakis et de Gilles Boisvert
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Partie centrale de l'Allée des huissiers modernisée incluant l'œuvre SIGNATURES. Cette œuvre signée de l'artiste Marie-France Brière montre les signatures calligraphiées sous trois livres de marbre de trois anciens huissiers sous la justice seigneuriale de la Nouvelle-France
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